[ DES PRÉSIDENTS ET DES HOMMES ]

Il y eut le mythique et inspiré père de la Fédération, Charles Michel, mais il ne fut jamais président.

Il y eut  les fondateurs : Léon Patoux et Alfred Latour pour la Fédération, Georges Guesnet du CTIF (comité technique international du Feu) et de l’Oeuvre des Pupilles, Bernard Janvier à l’initiative de la Mutuelle Nationale.   

Il y eut les entrepreneurs-généreux comme Georges Guesnet qui léga sa succession à l’ODP, les organisateurs dans l’adversité comme Pierre Collinet ou André Sibué, les créatifs foisonnant d’idées comme Bernard Janvier, ceux qui tutoyaient les sommets de la République et buvaient les « canons » avec les copains de toute la France comme Daniel Ory et Richard Vignon. 

Il y eut les fringants qui se battaient en duel comme Alfred Latour, celui qui portait le calot un peu penché comme Pierre-Amédée Mignot, ceux qui  arboraient  dignement  leurs décorations comme Georges Guesnet, Jules Lerondeau, Pierre Collinet ou André Sibué ; les Résistants comme Pierre Collinet ou  André Sibué ; ceux qui étaient engagés sur tous les fronts, vie politique, mutualiste, associative, sociale comme Alfred Latour, Pierre-Amédée Mignot ou Georges Guesnet.

Il y eut ceux qui moururent présidents de la Fédération, comme Léon Patoux, Alfred Latour, Georges Guesnet, Jules Lerondeau. Ceux qui furent élus les plus jeunes : Pierre Collinet à 38 ans, Georges Guesnet à 40 ans, Richard Vignon à 44 ans et les plus âgés : Jules Lerondeau à 73 ans, Pierre Geoffroy à 62 ans. Ceux qui quittèrent leur fonction à un âge respectable : Georges Guesnet à 77 ans, Jules Lerondeau à 75, Pierre Geoffroy à 72. Ceux qui eurent la plus grande longévité de président comme Georges Guesnet  33 ans ou Pierre Collinet 28 ans.

Il y eut l’agriculteur producteur de fromage : Pierre-Amédée Mignot (de Livarot), les pompiers permanents ou professionnels, inspecteurs ou directeurs départementaux : tous depuis Jules Lerondeau ; celui qui débuta commandant et finit colonel : Pierre Collinet ; celui qui débuta colonel et finit préfet : Richard Vignon. Il y eut les humbles-fidèles qui laissèrent leur place à d’autres comme André Caillé, et puis aussi André Theux même s’il ne fut que président par intérim ; celui qui fut renversé (le seul) par ses opposants : Pierre-Amédée Mignot ;  le syndicaliste  de formation qui dut composer avec le pouvoir en place : Daniel Ory, l’homme réservé qui dut organiser des manifestations de rue : Bernard Janvier. 

Mais tous, indistinctement furent :

• des visionnaires inspirés, capables d’inventer l’avenir. 
• des grands meneurs d’hommes au charisme extraordinaire s’imposant aux leurs et intimant le respect à leurs interlocuteurs, quels qu’ils soient.
• des grands politiques qui dirigèrent en la faisant prospérer la Fédération, progresser les sapeurs-pompiers de France et servirent, avec une préoccupation permanente, l’intérêt général de la Nation dont ils étaient tous intimement pénétrés.
• des caractères bien trempés capables de surmonter l’adversité, l’échec, les épreuves et de les exploiter pour les retourner à l’avantage de la Fédération.
• de grands humanistes, s’offrant tout entier aux autres, oublieux de leur propre confort, ayant viscéralement chevillé en eux la conscience de la solidarité avec leurs prédécesseurs et leurs successeurs pour construire pierre par pierre un « faisceau fraternel » entre les sapeurs-pompiers de France.

Aujourd’hui, il y a Eric Faure, président en exercice depuis le 15 Octobre 2011, pétri des mêmes  idéaux, nourri des mêmes ambitions, avec sa volonté inflexible de servir, sa puissance créatrice, son profond humanisme et derrière lui, plus que jamais,  les Sapeurs-pompiers de France !

Et demain ? Il ou elle est là. Jeune Sapeur-Pompier peut-être, volontaire, professionnel… Peu importe.  Là, en gestation avec nous, dans cette grande cohorte intergénérationnelle d’hommes et de femmes, un petit point parmi 300 000 autres mais quel destin !