1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

vendredi 8 juin 2012

[ LA SYMBOLIQUE DU FEU ]




La mythologie grecque rapporte qu’un Titan, Prométhée, après avoir créé l’homme d’eau et d’argile, déroba le feu aux Dieux de l’Olympe et le donna aux hommes, ses créatures.
Zeus, furieux, punit Prométhée à être enchaîné sur le mont Caucase où un aigle venait, tous les jours, lui dévorer le foie, ce qui lui provoquait des souffrances atroces. En effet, Zeus, dieu de la foudre, gardait le feu comme une arme –ne lui avait-elle pas permis de vaincre les Géants et les Titans ?- pour terroriser et tuer ses ennemis et garder ainsi le pouvoir sur tout l’Univers.

Mais il était trop tard l’homme avait le feu et put l’apprivoiser pour s’en servir.
La dramaturgie de la symbolique du feu était posée : le feu est la pire ou la meilleure des choses. Celle qui punit, tue, dévore, ou au contraire celle qui, domestiquée, apporte ses bienfaits : la lumière, la chaleur, la cuisson, la fusion etc.

Ce drame s’est noué dans la nuit des temps de l’Humanité, bien après qu’une boule de matière incandescente, partie de l’Univers, se fût éteinte petit à petit pour devenir notre Terre.

Il y avait quatre éléments, diront les présocratiques, école de philosophie grecque : l’Air, la Terre, l’Eau et le Feu. Et l’Homme, l’homme fuyant, terrorisé par les feux de forêt provoqués par la foudre ou les éruptions volcaniques. L’homme qui s’aperçoit très vite des bienfaits de la domestication du feu : la protection, la nuit, contre les animaux sauvages, la protection contre les froids des glaciations, la conservation et la saveur des viandes cuites. Le feu devint enjeu de pouvoir, voire de guerre, même si le célébrissime film de Jean-Jacques Annaud « la guerre du feu », ne constitue pas une vérité (préhistorique) avérée.

Ce qui est certain, c’est qu’entre ce feu domestiqué pour servir, adorer, purifier, et le feu  qui naît spontanément ou se rebelle, en s’évadant, contre le joug de l’Homme, l’allégorie se poursuit depuis des millions d’années :
Feux des solstices d’été pour Bélem et Gorgon, dieux du soleil, allumés sur les mégalithes du Néolithique ; feu dévorateur des nouveau-nés offerts à Baal ; feu sacrificiel des victimes pour l’Inca  ; feu purificateur des bûchers de l’Inquisition ou celui plein de malédiction de Philippe Le Bel, suppliciant Jacques De Morlay, le grand maître des templiers, feu de la Chandeleur, feux dévastateurs de Rome en 64, de Londres en 1666, de Rennes en 1735 ; feux des naufrageurs ; feux criminels avec leurs auteurs fusillés sur place pendant les ères napoléoniennes ; feu de phosphore embrasant le Rhin pour empêcher l’avance des armées alliées ; feux horrifiques de Hiroshima et Nagasaki ; feu terroriste des Twin Towers ; feu meurtrier des 85 morts des forêts de Saucats, feu en tempêtes à Dresdes ou Yellowstone ;
Mais aussi : feu du bronze, de la sidérurgie, de l’industrie ; feux joyeux réconfortants chaleureux de la convivialité autour des cheminées ; feu des phares guidant le navigateur des mers et des océans et les plus beaux, les plus somptueux les plus populaires : les feux d’artifices… du 14 juillet plutôt quez ceux de Versailles.

Et dans tout ça l’Homme.

L’Homme fasciné, parfois jusqu’à la pyromanie ; l’homme voulant s’accaparer le feu, comme Zeus, pour exprimer sa puissance, conquérir le monde, égaler les Dieux. Mais surtout les pompiers, quelques uns peut-être fascinés (l’huile sur le feu de René Bazin) d’autres dompteurs comme Héphaistos mais tous combattants, guerriers solidaires et courageux (comme c’est effrayant, avec son bruit de tambour, l’attente de l’arrivée d’un feu de forêt !) aux bouilles de mineurs, aux vestons fumants, aux visages creusés, aux corps harassés qui ne se prennent pas pour des héros, mais tout simplement pour ceux qui font leur devoir, vainquent le feu, et qui repartent joyeux, moqueurs, indifférents, ravalant le feu à l’Ecume du Jour ! SACRILEGES !!!!!

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