1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

jeudi 28 juin 2012

[BIEN DES PROGRES DEPUIS...]


C’est dans la Bible que l’on trouve mention pour la première fois d’un procédé pour réanimer un sujet en état de mort apparente. On lit en effet dans le Second Livre des Rois (chapitre IV, verset 34) : « Lorsqu’Elisée entra dans la maison, voici, l’enfant était mort, couché sur son lit. Elisée entra et ferma la porte sur eux deux, et il pria l’Eternel. Il monta et se coucha sur l’enfant ; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains, et il s’étendit sur lui. Et  la chair de l’enfant se réchauffa. Elisée s’éloigna, alla çà et là par la maison, puis remonta et s’étendit sur l’enfant. Et l’enfant éternua sept fois, et il ouvrit les yeux. » On décrit la première insufflation pulmonaire.

L’idée d’insuffler de l’air dans les poumons d’un asphyxié est donc très ancienne. Elle est à la base de nos appareils modernes de réanimation.  Pourtant, beaucoup de méthodes de réanimation ont vu le jour, à toutes les époques et dans toutes les cultures.
Dans l’Antiquité, on pensait que le changement de température du corps avait des effets bénéfiques afin de réanimer les personnes en état de mort apparente. On utilisait donc la chaleur sous différentes formes : des cendres chaudes appliquées directement sur le corps ou dans une bassinoire, de l’eau bouillante répandue sur le corps ou dans une vessie d’animal, corps d’animaux fraichement tués appliqués sur le ventre, instillation dans les yeux de liquides brûlant, brûlures de la peau au fer rouge…Un procédé russe de 1803 utilise lui le refroidissement : on plongeait la personne entièrement dans la neige, la tête seule dépassant était arrosée d’eau.
Dans l’Antiquité, la flagellation, la lacération et la friction ont été aussi employées. Ces procédés de  harcèlement avait pour but de « réveiller » la victime.
En parallèle de ces tentatives de réanimation assez peu convaincantes, l’insufflation pulmonaire fut exploitée de tout temps avec différentes méthodes.
Vers 1530, on utilise un soufflet pour insuffler de l’air dans la bouche ou bien une pompe à double effet dont l’extrémité était insérer dans une narine et l’autre bouchée ainsi que la bouche. Tantôt on insufflait de l’air frais ou enrichit en oxygène, tantôt de l’air expiré ou de la fumée de tabac. La fumigation rectale, d’origine indienne, eut aussi son succès vers 1711. Réaumur (physicien et naturaliste français) en était un partisan convaincu.
La méthode compressive de Le Roy en 1829 a ouvert la voie à beaucoup d’autres méthodes de réanimation manuelles. Elle consistait en une compression du thorax suivie d’expansion passive. La victime était couchée sur le dos, l’opérateur agenouillé sur le côté. Une main était appliquée sur la poitrine, l’autre sur l’abdomen. L’expiration était obtenue par pression des deux mains sur la poitrine et l’abdomen. L’arrêt de la pression produisait l’inspiration.
Des dispositifs mécaniques se mirent en place aussi. La méthode du renversement vit le jour en 1770 : le noyé était suspendu par les pieds au moyen d’une corde passant par-dessus une branche d’arbre. On vit aussi le procédé du tonneau (1773), le noyé étant couché à plat ventre sur un tonneau que l’on faisait roulé d’avant en arrière. La méthode du cheval au trot en 1812 suit la même logique. On peut aussi retenir la compression ventrale au poteau de 1931, pour les victimes d’électrocution. Elle propose d’attacher la victime directement au poteau électrique duquel elle vient de s’électrocuter afin de procéder à une respiration artificielle. Ainsi, elle souligne l’importance capitale de la rapidité d’intervention.

Toutes ces techniques curieuses, si elles sont jugées par le regard du sapeur-pompier d’aujourd’hui formé depuis le 1er septembre 2002 à l’utilisation du défibrillateur semi-automatique, témoigne d’une histoire des méthodes de réanimation riche. Toutes ces méthodes ont, à plus ou moins grande échelle, contribué à l’évolution du secours à personnes. Celles-ci ont retenu l’attention du journal fédéral en 1951. Cependant, il y en eu bien d’autres, produit de la réflexion de l’Homme à vouloir sauver son prochain.

ASB

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