Arme lourde des pompiers : la pompe
Attesté en français vers 1440, ce mot est issu, intact, du néerlandais pompe. Eh oui ! Mais son origine demeure floue, tous les linguistes en conviennent. Seule hypothèse vraisemblable : il se serait construit sur le radical latin pupp- (« sucer », « téter »). Voilà une explication qui permet d’évoquer les fonctions aspirante et foulante de nos pompes (à bras, puis à vapeur, puis motorisées). Et, bien sûr, de loucher vers le sens coquin (né au XIXe siècle) du mot pompier.
Mais quid de la machine en question ? Elle apparaît chez nous, dit l’Histoire officielle, en 1698, à la suite d’un voyage en Hollande d’un valet et secrétaire de Molière, François Du Périer Dumouriez. Il y a découvert des pompes à incendie (manœuvrées à bras) auprès de leur inventeur, Jan Van der Heiden. Séduit, alors que la France n’en est encore au mieux, pour combattre le feu, qu’aux « seringues » projetant des filets d’eau à distance réduite, Dumouriez fait apporter l’une de ces pompes au château de Meudon pour une démonstration devant le roi Louis XIV. Celui-ci, en 1699, lui en confiera la fabrication et la commercialisation. Belle réussite sans doute, puisque Louis XV le nommera directeur des pompes de la Ville de Paris, avec personnel à l’appui. Les premiers gardes-pompes étaient nés.
La pompe tint un rôle emblématique chez les « soldats du feu » civils. Dans les années 1930 encore, ils n’hésitaient pas, pour se désigner comme corps social, à utiliser l’expression « la Pompe française ».
BL
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