1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

lundi 27 août 2012

[COMBIEN ÇA COÛTE ?]


On les voit passer, deux tons tonitruants, quelle que soit l'heure, de jour comme de nuit, pour se porter au secours d'une victime, lutter contre le feux, protéger contre les inondations, les catastrophes naturelles… Mais savez-vous combien vous payez pour avoir cette assurance d'être secouru partout, 24h/24 et 7j/7 ?
Question triviale s'il en est. En termes de vie sauvées, de victimes secourues, de biens préservés, d'aucuns peuvent dire que l'action des services d'incendie et de secours n'a pas de prix.
Et pourtant, chacun connaît la formule « la sécurité n’a pas de prix, mais elle a un coût ». Oui, mais sérieusement, combien ca coûte, les sapeurs-pompiers en France ?

D’après un sondage de 2011, nous estimons leurs services à 1085 € par an et par habitant.  Et bien, j’ai le regret –ou plutôt le plaisir- de vous dire que nous avons tout faux !

Et oui, lorsqu’on se penche (un peu) sur les chiffres de la sécurité civile[1], on s’aperçoit avec stupeur que nos sapeurs-pompiers -ceux-là même qui réalisent une intervention toutes les 7,4 secondes (même pas le temps de lire ces quelques lignes !), assurent nos secours au quotidien comme en cas de crise et parfois même s’exportent jusqu’en Haiti ou au Japon pour renforcer les équipes internationales apres une crise majeure- et bien, ces sapeurs-pompiers ne nous coûtent que… 80 € par an et par habitant.  Moins que ma redevance télé. Et si je rapporte ce chiffre au mois, moins qu’un paquet de cigarettes. Ironique, non ?   Là, je suis estomaquée. Sacré rapport qualité/ prix pour ce service public de proximité ! Surtout quand on considère la variété de ses missions : secours à victimes, lutte contre les incendies et les catastrophes naturelles et technologiques, protections des biens, recherche et secours spécialisés en montagne, en milieux périlleux (grottes, ravins…), dispositifs de prévention, leurs effectifs –250 000- , leur disponibilité – 24h/24 et 7J/7 -,  leur présence aux quatre coins de notre territoire, avec leurs 7500 casernes, sans parler de leur compétences et technicités reconnues. En gros, on pourrait presque dire que les sapeurs-pompiers de France, c’est mini prix, mais ils font leur maximum….

Et puisque nous sommes dans les chiffres, j’ai découvert encore trois données intéressantes :
-         Le coût d’une intervention en moyenne est de 981 €. De quoi faire réfléchir avant d’appeler le 18 pour une simple fuite d’eau qui, à moins de faire rejouer le Titanic dans notre propre maison, devrait plutôt être gerée par un plombier que par les soldats du feu....
-         Les services d’incendie et de secours sont financés à 57 % par les conseils généraux et à 43 % par les communes. L’Etat, au titre de la gouvernance partagée entre lui et les collectivités, a un budget  "sécurité civile"  qui, en 2010 s'élevait à 900 millions €, dont seuls 418 millions  étaient attribués au ministère de l'Intérieur, le reste relevant de politiques publiques pilotées par d’autres ministères (Industrie, Environnement, Industrie).  En plus, sur ces 418 millions, l'essentiel est consacré au financement des moyens aériens, des UIISC, de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, de la lutte NRBC et du réseau d'alerte des populations. Au final, seuls 28 millions € de l'Etat vont au financement des Sdis au titre d'un Fonds d'aide à l'investissement.  
-         Enfin, l’évolution du budget des Sdis, s’est stabilisée à 0.2 % de croissance pour 2011. Quand on pense à leurs frais de fonctionnements incompressibles, la nécessaire remise à niveau des centres de secours et des matériels après la départementalisation à l’augmentation du nombre de leurs interventions, je me dis qu’ils savent bien gérer leur budget.  Mais je ne peux m’empêcher de penser aussi : pour combien de temps ? Non pas que je n’ai pas confiance envers leur qualité de gestionnaire, mais cette maîtrise est aussi le résultat d’une politique stricte de rationalisation et d’optimisation des couts, comme pour tout service public. N’y a-t-il pas d’effet contre productif à un moment ? Ne faut-il pas investir pour renouveler ces fameux camions rouges et les matériels des sapeurs-pompiers ? Ceci dit, à la réflexion et a vu de la structure de financement actuelle, au bout de la chaîne, ce serait à moi, contribuable lambda de payer. Mais ne serais-je pas prête à payer un peu plus pour être encore mieux secourue ? Après tout, je pensais bien que les sapeurs-pompiers me coûtaient plus de 1000 € !
-         Et puis surtout, s’il existait aussi d’autres solutions, d’autres moyens pour contribuer au financement des Sdis ? On y a réfléchi à ça ?

                MHC



[1] Statistiques de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, 2012.

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