Ils en ont de la chance les sapeurs-pompiers !
Il est en effet innombrable
le nombre des médailles qu’il est possible de leur décerner.
Il y a en
premier lieu les grands ordres nationaux : la Légion d’honneur – le
Mérite national.
Il y a les
médailles de sauvetage, pour acte de courage et dévouement.
Il y a aussi les
médailles plus spécialisées : les Palmes académiques, le mérite agricole
(le poireau), les médailles de la
Jeunesse et des Sports, la médaille de l’administration
pénitentiaire, la médaille des affaires étrangères.
Il y a de
nouvelles médailles que certains spécialistes estiment décernables à des
sapeurs-pompiers : la médaille de la Santé et des affaires sociales, la médaille
d’honneur des services judiciaires, la médaille d’honneur des affaires
étrangères.
Il y a surtout
la nouvelle médaille de la sécurité intérieure.
Il y a enfin les
médailles d’honneur des sapeurs-pompiers décernées soit par ancienneté avec
trois échelons : argent, vermeil et or, soit pour services exceptionnels
avec deux échelons argent et vermeil, et les médailles du mérite fédéral.
Ce n’est pas
parce qu’il y a des médailles qu’on les obtient inévitablement. Il faut des
circonstances :
-
être acteur sur le terrain lors de fait remarquable,
-
être distingué par ses actes de sauvetage, d’actions
déterminantes,
-
être reconnu comme ayant rendu des services à la
société, aux hommes et aux femmes de ce pays.
Tout cela ne
manque pas chez les sapeurs-pompiers : des feux, des accidents, des
sauvetages de toute nature, des secours publics distribués avec bravoure,
efficacité, humanité, des opérations de tout ordre lors de grandes
catastrophes, y compris sur le théâtre international, des services rendus, à la
jeunesse, aux agriculteurs, aux administrations, des formations effectuées pour
tous publics. C’est le lot quotidien des pompiers, qui agissent avec courage,
dévouement, généreusement – et don de soi – au profit gratuit des autres.
Des centaines,
des milliers de fois dans une carrière !
Alors ? Ces
hommes et ces femmes doivent avoir la poitrine bardée de médailles ! La
lecture des listes des sapeurs-pompiers décorés, sur le journal officiel, doit
être fastidieuse !
Les préfets, les
responsables d’administration, les officiers supérieurs doivent attraper mal
aux bras de les décorer, lors des cérémonies officielles !
Pensez
250 000 hommes et femmes au service quotidien de la population ! Plus
que les militaires, les gendarmes et les policiers !
Ce doit en faire
des médailles !
Heureux sont-ils
les sapeurs-pompiers de France et c’est bien mérité !
Et bien non, non, non ! Rien, rien, rien !
Aucun risque
pour les sapeurs-pompiers d’avoir une déformation du côté gauche de la poitrine
sous le poids des médailles.
Les listes aux
ordres nationaux sont faméliques, en dépit de l’action déterminée de la Fédération depuis des
années, des promesses faites auprès de ses dirigeants. Et puis quand elles sont
attribuées à des sapeurs-pompiers ce sont presque toujours qu’à des officiers
de haut rang.
Point de Palmes
académiques pour ceux qui sont les premiers enseignants de secourisme en
France, qui interviennent dans les écoles pour former nos jeunes à la culture
du risque et aux premiers secours ou si peu.
Point de
médaille de Jeunesse et Sports pour nos formateurs de jeunes sapeurs-pompiers
qui passent bénévolement leur mercredi, leur sam edi
à éduquer 28 000 jeunes ou anecdotiquement.
Même les
médailles de sauvetage ou pour services exceptionnels sont décernées
jalousement, parce qu’elles doivent faire l’objet de la proposition des chefs
et que ceux-ci, dans leur trop grosse majorité, ne veulent pas les faire, parce
que, quand même ils estiment avoir fait mieux que ceux qu’ils seraient amenés à
proposer et qu’eux ils n’ont rien eu.
Mais qui n’est
pas allé combattre un grand feu de forêt et n’a pas été effrayé par le
grondement de l’arrivée du feu, suffoqué par les fumées, et en dépit de ses
terreurs avoir été courageux, combatif ; qui n’est pas allé dans une
maison en feu essayer de sortir les occupants, les retrouver parfois carbonisés
sous leur lit ; qui n’est pas descendu au fond d’une fosse à purin,
puante, visqueuse, avec un appareil respiratoire isolant récupérer des corps
sans vie ; qui n’est pas allé dans la fange, dans la boue, sortir des
corps sanguinolents, torturés d’une carcasse de voiture disloquée ; qui
n’a pas tenu la main d’une personne agonisante à qui l’on prodigue les derniers
soins, soutenir ses derniers regards, ses derniers espoirs ; qui n’est pas
allé dégager un corps déchiqueté d’une machine agricole ; qui n’est pas
allé secourir des enfants horriblement mutilés dans les accidents de la vie
courante ; qui n’est pas allé donner la vie en aidant une maman à
accoucher dans une voiture ou sur le palier d’un appartement ; ne peut
comprendre , ne peut juger , n’a le droit de chicaner un droit à
médaille, n’a le droit de ne pas reconnaître de distinguer de récompenser ceux
qui ont fait …ça !
Chacun de ces
hommes et de ces femmes sont éligibles aux plus hautes récompenses de la République pour le
moindre de leurs actes !
Au moins autant
que les militaires, les gendarmes, les policiers : le tribut payé en vies
humaines par les sapeurs-pompiers de France n’est pas moins lourd que celui de
ceux-là !
Au moins autant
que les artistes, eux, les pompiers qui sont souvent des improvisateurs de génie
pour sauver la vie des autres !
Au moins autant
que les ecclésiastiques, eux, les pompiers qui apportent de la fraternité dans
un monde individuel, qui font vivre un profond respect pour l’Homme !
Au moins autant
que les hauts responsables d’administration, eux, les pompiers qui 24h/24,
quelles que soient les circonstances se lèvent spontanément et partent laissant
tout en place, dans les secondes qui ont suivi l’appel !
Et pourtant… Même
sur leurs cercueils, quand ils sont morts en service on pèse, soupèse et argote
sur le métal de la médaille et la couleur du ruban !
Alors que
reste-t-il pour les humbles, les modestes, ceux qui pratiquent quotidiennement
en héroïsme, banal, méconnu, qui se dévouent sans compter anonymement, sans le
faire valoir à tout bout de champ ?
Et bien les
seules médailles qu’on ne peut pas leur enlever, qu’on ne peut pas ne pas leur
remettre : les médailles d’honneur pour ancienneté, pour vingt ans,
vingt-cinq ans, trente-cinq ans de bons et loyaux services qu’on porte souvent les
trois ensemble pour faire plus riches.
Et puis aussi
les médailles de leur Fédération, de leurs Unions dont le port est contestable
mais toléré.
Et bien,
pompiers de France, ces médailles d’ancienneté, ces médailles du mérite
fédéral, ce sont les plus belles que l’on peut porter !
Ce sont celles
qui ont le plus de poids de vies sauvées, d’intérêts préservés !
Ce sont les
médailles du courage, du dévouement, de l’Humanisme, de la Fraternité.
Passants,
inclinez-vous devant ceux qui les portent. Ils le méritent !
Qu'en est-il de ces femmes, de ces hommes qui ont choisi de servir et de secourir !
RépondreSupprimerIls ne se contentent pas de l'instruction par les livres ou les cours, ils ont en plus une âme, une conscience, choses que n'a plus nombre de nos concitoyens. Ces soldats de la vie ne demandent pourtant pas grand chose, juste une petite reconnaissance qu'ils n'osent d'ailleurs même pas demander. Une reconnaissance qui ne coûterait pas cher car, en France, dans la grande majorité des cas, la médaille est aux frais du bénéficiaire !!!! Un petit effort, ce n'est pas en limitant le nombre de médaille qui lui donne plus de valeur, mais ce sont ceux qui la portent qui lui en donnent !
Pourquoi restreindre le nombre de médailles méritées alors que certaines hautement prestigieuses sont offertes gracieusement à d'autres pour des raisons que nous ne comprenons pas toujours !