1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

vendredi 27 juillet 2012

[DES DÉCORATIONS ENCORE TROP RARES]


Ils en ont de la chance les sapeurs-pompiers !
Il est en effet innombrable le nombre des médailles qu’il est possible de leur décerner.
Il y a en premier lieu les grands ordres nationaux : la Légion d’honneur – le Mérite national.
Il y a les médailles de sauvetage, pour acte de courage et dévouement.
Il y a aussi les médailles plus spécialisées : les Palmes académiques, le mérite agricole (le poireau), les médailles de la Jeunesse et des Sports, la médaille de l’administration pénitentiaire, la médaille des affaires étrangères.
Il y a de nouvelles médailles que certains spécialistes estiment décernables à des sapeurs-pompiers : la médaille de la Santé et des affaires sociales, la médaille d’honneur des services judiciaires, la médaille d’honneur des affaires étrangères.
Il y a surtout la nouvelle médaille de la sécurité intérieure.
Il y a enfin les médailles d’honneur des sapeurs-pompiers décernées soit par ancienneté avec trois échelons : argent, vermeil et or, soit pour services exceptionnels avec deux échelons argent et vermeil, et les médailles du mérite fédéral.
Ce n’est pas parce qu’il y a des médailles qu’on les obtient inévitablement. Il faut des circonstances :
-         être acteur sur le terrain lors de fait remarquable,
-         être distingué par ses actes de sauvetage, d’actions déterminantes,
-         être reconnu comme ayant rendu des services à la société, aux hommes et aux femmes de ce pays.
Tout cela ne manque pas chez les sapeurs-pompiers : des feux, des accidents, des sauvetages de toute nature, des secours publics distribués avec bravoure, efficacité, humanité, des opérations de tout ordre lors de grandes catastrophes, y compris sur le théâtre international, des services rendus, à la jeunesse, aux agriculteurs, aux administrations, des formations effectuées pour tous publics. C’est le lot quotidien des pompiers, qui agissent avec courage, dévouement, généreusement – et don de soi – au profit gratuit des autres.
Des centaines, des milliers de fois dans une carrière !
Alors ? Ces hommes et ces femmes doivent avoir la poitrine bardée de médailles ! La lecture des listes des sapeurs-pompiers décorés, sur le journal officiel, doit être fastidieuse !
Les préfets, les responsables d’administration, les officiers supérieurs doivent attraper mal aux bras de les décorer, lors des cérémonies officielles !
Pensez 250 000 hommes et femmes au service quotidien de la population ! Plus que les militaires, les gendarmes et les policiers !
Ce doit en faire des médailles !
Heureux sont-ils les sapeurs-pompiers de France et c’est bien mérité !

Et bien  non, non, non ! Rien, rien, rien !
Aucun risque pour les sapeurs-pompiers d’avoir une déformation du côté gauche de la poitrine sous le poids des médailles.
Les listes aux ordres nationaux sont faméliques, en dépit de l’action déterminée de la Fédération depuis des années, des promesses faites auprès de ses dirigeants. Et puis quand elles sont attribuées à des sapeurs-pompiers ce sont presque toujours qu’à des officiers de haut rang.
Point de Palmes académiques pour ceux qui sont les premiers enseignants de secourisme en France, qui interviennent dans les écoles pour former nos jeunes à la culture du risque et aux premiers secours ou si peu.
Point de médaille de Jeunesse et Sports pour nos formateurs de jeunes sapeurs-pompiers qui passent bénévolement leur mercredi, leur samedi à éduquer 28 000 jeunes ou anecdotiquement.
Même les médailles de sauvetage ou pour services exceptionnels sont décernées jalousement, parce qu’elles doivent faire l’objet de la proposition des chefs et que ceux-ci, dans leur trop grosse majorité, ne veulent pas les faire, parce que, quand même ils estiment avoir fait mieux que ceux qu’ils seraient amenés à proposer et qu’eux ils n’ont rien eu.

Mais qui n’est pas allé combattre un grand feu de forêt et n’a pas été effrayé par le grondement de l’arrivée du feu, suffoqué par les fumées, et en dépit de ses terreurs avoir été courageux, combatif ; qui n’est pas allé dans une maison en feu essayer de sortir les occupants, les retrouver parfois carbonisés sous leur lit ; qui n’est pas descendu au fond d’une fosse à purin, puante, visqueuse, avec un appareil respiratoire isolant récupérer des corps sans vie ; qui n’est pas allé dans la fange, dans la boue, sortir des corps sanguinolents, torturés d’une carcasse de voiture disloquée ; qui n’a pas tenu la main d’une personne agonisante à qui l’on prodigue les derniers soins, soutenir ses derniers regards, ses derniers espoirs ; qui n’est pas allé dégager un corps déchiqueté d’une machine agricole ; qui n’est pas allé secourir des enfants horriblement mutilés dans les accidents de la vie courante ; qui n’est pas allé donner la vie en aidant une maman à accoucher dans une voiture ou sur le palier d’un appartement ; ne peut comprendre , ne peut juger , n’a le droit de chicaner un droit à médaille, n’a le droit de ne pas reconnaître de distinguer de récompenser ceux qui ont fait …ça !
Chacun de ces hommes et de ces femmes sont éligibles aux plus hautes récompenses de la République pour le moindre de leurs actes !
Au moins autant que les militaires, les gendarmes, les policiers : le tribut payé en vies humaines par les sapeurs-pompiers de France n’est pas moins lourd que celui de ceux-là !
Au moins autant que les artistes, eux, les pompiers qui sont souvent des improvisateurs de génie pour sauver la vie des autres !
Au moins autant que les ecclésiastiques, eux, les pompiers qui apportent de la fraternité dans un monde individuel, qui font vivre un profond respect pour l’Homme !
Au moins autant que les hauts responsables d’administration, eux, les pompiers qui 24h/24, quelles que soient les circonstances se lèvent spontanément et partent laissant tout en place, dans les secondes qui ont suivi l’appel !
Et pourtant… Même sur leurs cercueils, quand ils sont morts en service on pèse, soupèse et argote sur le métal de la médaille et la couleur du ruban !
Alors que reste-t-il pour les humbles, les modestes, ceux qui pratiquent quotidiennement en héroïsme, banal, méconnu, qui se dévouent sans compter anonymement, sans le faire valoir à tout bout de champ ?
Et bien les seules médailles qu’on ne peut pas leur enlever, qu’on ne peut pas ne pas leur remettre : les médailles d’honneur pour ancienneté, pour vingt ans, vingt-cinq ans, trente-cinq ans de bons et loyaux services qu’on porte souvent les trois ensemble pour faire plus riches.
Et puis aussi les médailles de leur Fédération, de leurs Unions dont le port est contestable mais toléré.
Et bien, pompiers de France, ces médailles d’ancienneté, ces médailles du mérite fédéral, ce sont les plus belles que l’on peut porter !
Ce sont celles qui ont le plus de poids de vies sauvées, d’intérêts préservés !
Ce sont les médailles du courage, du dévouement, de l’Humanisme, de la Fraternité.
Passants, inclinez-vous devant ceux qui les portent. Ils le méritent !

1 commentaire:

  1. Qu'en est-il de ces femmes, de ces hommes qui ont choisi de servir et de secourir !
    Ils ne se contentent pas de l'instruction par les livres ou les cours, ils ont en plus une âme, une conscience, choses que n'a plus nombre de nos concitoyens. Ces soldats de la vie ne demandent pourtant pas grand chose, juste une petite reconnaissance qu'ils n'osent d'ailleurs même pas demander. Une reconnaissance qui ne coûterait pas cher car, en France, dans la grande majorité des cas, la médaille est aux frais du bénéficiaire !!!! Un petit effort, ce n'est pas en limitant le nombre de médaille qui lui donne plus de valeur, mais ce sont ceux qui la portent qui lui en donnent !
    Pourquoi restreindre le nombre de médailles méritées alors que certaines hautement prestigieuses sont offertes gracieusement à d'autres pour des raisons que nous ne comprenons pas toujours !

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