1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

vendredi 13 juillet 2012

[14 JUILLET : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE]

Le 14 juillet est la fête de la Nation. La loi de 1880 qui a fixé cette fête a voulu prendre comme évènement de référence pour notre pays le 14 juillet 1790 où les Fédérations qui se constituèrent en France, à partir de l’automne 1789, pour reconstituer province par province un ordre social, se rassemblèrent sur le Champ de Mars avec leurs gardes, pour se fédérer et fonder la Fédération Nationale, c'est-à-dire la Nation. La garde nationale devint le rassemblement des gardes locales (dans laquelle les premiers pompiers sont déjà inclus).
Le 14 juillet 1789 est aussi présent dans l’évocation de notre Fête Nationale mais sur un mode mineur.
            Dès le début de la Révolution, les pompiers qui vont peu à peu se constituer commune par commune, font partie de la Garde Nationale. Ce sont des citoyens, qui au nom de leur communauté de vie s’engagent, en pleine responsabilité pour participer spontanément à l’ordre social du groupe.
« Nation » est bien le nom de famille des sapeurs-pompiers de France. Ses valeurs sont inscrites dans leur génome. Le 14 juillet est leur fête. Le défilé des forces vives de la Nation, justice leur a été rendue, est le leur !
Ces valeurs sont celles de l’Universalité et de l’Egalité de la France. Oui, les secours sont universels, sans aucune  distinction, pour tous les Français, les habitants du monde entier, les riches comme les pauvres ; les citoyens du corpus électoral comme les « sans-papiers », les prisonniers déchus de leurs droits civils ; les titulaires d’une profession comme les chômeurs ; les nantis de biens aux allures soignées comme les  miséreux , les clochards, les pouilleux et les pestiférés ; les propriétaires comme les « sans toit », les vagabonds ; les « honnêtes gens » comme les criminels et les damnés. Pour tous ! Des secours égaux, équitables c’est-à dire, donnés avec la même compétence, le même oubli de soi quel que soit son destinataire, des secours humanistes, nécessitant le don de soi dans l’abnégation au service d’un collectif et la modernité c’est-à-dire l’engagement à améliorer la qualité, la performance des prestations, de jour en jour, grâce au progrès technique, au pragmatisme mis au service de l’homme.
Mais ce n’est pas suffisant, l’histoire nous a montré que les valeurs de la Nation peuvent être dévoyées  si un sens ne leur est pas prescrit. Que sont devenues les valeurs de la Nation à certaines heures, bien sombres, de l’histoire de notre pays, sous l’Etat de Vichy par exemple ? Les 16 et 17 juillet 1942 lors de la rafle du Vel d’Hiv ? Que deviennent-elles quand l’Etat convoque l’ignominie, comme sinistre effecteur et oublie qu’il est République ? Le massacre du 17 octobre 1961 ?
Il leur faut un sens, et ce sens, c’est la République qui l’indique, avec ses propres  valeurs et celles-ci sont aussi celles des sapeurs-pompiers de France.
La liberté d’abord.  Chez les pompiers, la liberté c’est de s’engager pour les autres pour aller leur porter secours ou de ne pas le faire. C’est aussi de faire le choix des missions et d’aller aider la petite dame âgée, parce que l’entraide, des plus démunis notamment, fait partie du libre arbitre des hommes qui s’engagent. La liberté c’est la transcendance républicaine du Don de soi.
L’égalité ensuite. Elle s’exerce entre pompiers, tous égaux dans le même engagement, sans que l’un ne soit supérieur à un autre, il est indifférent du rang social que l’on pourrait tenir à l’extérieur du centre de secours. C’est aussi égalité entre professionnels et volontaires, exerçant les mêmes missions sur le même champ de compétences. C’est l’égalité des secours que les pompiers donnent aux victimes quelles qu’elles soient. L’égalité c’est la transcendance républicaine de l’abnégation du travail en équipe.
Mais trop de liberté ne bafoue-t-elle pas l’égalité (le libéralisme outrancier) ? Trop d’égalité n’étouffe-t-elle pas la Liberté (ultra protectionnisme) ?
Le sens véritable donné par la République c’est alors son Universalisme, c'est-à-dire faire la Loi, à partir des contributions de tous les citoyens représentés par leurs institutions et les corps intermédiaires, pour l’Intérêt Général, pour bâtir un bonheur laïc dans une République Une et Indivisible.
Ce bonheur collectif est l’accession à un paradis laïc où les fléaux reculent, le bien-être social progresse et où les français sont libres, égaux et surtout fraternels. La fraternité apparaît à la fois indispensable pour éviter les excès de la liberté et de l’égalité et des conflits qui en résulteraient, et c’est pour cela que la Seconde République en 1848 l’a rajoutée à la devise républicaine et l’état de Ceux qui sont confrontés à un même destin dans une même patrie avec ses heurs.
La fraternité pour les pompiers est vécue dans la solidarité avec les victimes, mais aussi entre les sapeurs-pompiers eux-mêmes, des hommes et des femmes, agissant avec les mêmes fins  et confrontés aux mêmes difficultés, aux mêmes adversités, aux mêmes peurs.
            Equité, Universalité de la Nation. Liberté, Egalité, Fraternité de la République. Bleu, Blanc, Rouge de la Patrie. La Marseillaise. Sapeurs-Pompiers sur les Champs-Elysées. Les défilés, les concerts, le Bal des Pompiers, les pétards, les feux d’artifices, l’apéro du 14 juillet.

Vive la Fête Nationale !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire