C’est dans la Bible que l’on trouve
mention pour la première fois d’un procédé pour réanimer un sujet en état de
mort apparente. On lit en effet dans le Second Livre des Rois (chapitre IV,
verset 34) : « Lorsqu’Elisée entra dans la maison, voici, l’enfant
était mort, couché sur son lit. Elisée entra et ferma la porte sur eux deux, et
il pria l’Eternel. Il monta et se coucha sur l’enfant ; il mit sa bouche
sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains, et il s’étendit
sur lui. Et la chair de l’enfant se
réchauffa. Elisée s’éloigna, alla çà et là par la maison, puis remonta et
s’étendit sur l’enfant. Et l’enfant éternua sept fois, et il ouvrit les
yeux. » On décrit la première insufflation pulmonaire.
L’idée d’insuffler de l’air dans
les poumons d’un asphyxié est donc très ancienne. Elle est à la base de nos
appareils modernes de réanimation.
Pourtant, beaucoup de méthodes de réanimation ont vu le jour, à toutes
les époques et dans toutes les cultures.
Dans l’Antiquité, on pensait que
le changement de température du corps avait des effets bénéfiques afin de
réanimer les personnes en état de mort apparente. On utilisait donc la chaleur
sous différentes formes : des cendres chaudes appliquées directement sur
le corps ou dans une bassinoire, de l’eau bouillante répandue sur le corps ou
dans une vessie d’animal, corps d’animaux fraichement tués appliqués sur le
ventre, instillation dans les yeux de liquides brûlant, brûlures de la peau au
fer rouge…Un procédé russe de 1803 utilise lui le refroidissement : on
plongeait la personne entièrement dans la neige, la tête seule dépassant était
arrosée d’eau.
Dans l’Antiquité, la flagellation,
la lacération et la friction ont été aussi employées. Ces procédés de
harcèlement avait pour but de « réveiller » la victime.
En parallèle de ces tentatives de
réanimation assez peu convaincantes, l’insufflation pulmonaire fut
exploitée de tout temps avec différentes méthodes.
Vers 1530, on utilise un soufflet
pour insuffler de l’air dans la bouche ou bien une pompe à double effet dont
l’extrémité était insérer dans une narine et l’autre bouchée ainsi que la
bouche. Tantôt on insufflait de l’air frais ou enrichit en oxygène, tantôt de
l’air expiré ou de la fumée de tabac. La fumigation rectale, d’origine
indienne, eut aussi son succès vers 1711. Réaumur (physicien et naturaliste
français) en était un partisan convaincu.
La méthode compressive de Le Roy
en 1829 a
ouvert la voie à beaucoup d’autres méthodes de réanimation manuelles. Elle
consistait en une compression du thorax suivie d’expansion passive. La victime
était couchée sur le dos, l’opérateur agenouillé sur le côté. Une main était
appliquée sur la poitrine, l’autre sur l’abdomen. L’expiration était obtenue
par pression des deux mains sur la poitrine et l’abdomen. L’arrêt de la
pression produisait l’inspiration.
Des dispositifs mécaniques se
mirent en place aussi. La méthode du renversement vit le jour en 1770 : le
noyé était suspendu par les pieds au moyen d’une corde passant par-dessus une
branche d’arbre. On vit aussi le procédé du tonneau (1773), le noyé étant
couché à plat ventre sur un tonneau que l’on faisait roulé d’avant en arrière.
La méthode du cheval au trot en 1812 suit la même logique. On peut aussi
retenir la compression ventrale au poteau de 1931, pour les victimes
d’électrocution. Elle propose d’attacher la victime directement au poteau
électrique duquel elle vient de s’électrocuter afin de procéder à une
respiration artificielle. Ainsi, elle souligne l’importance capitale de la
rapidité d’intervention.
Toutes ces techniques curieuses,
si elles sont jugées par le regard du sapeur-pompier d’aujourd’hui formé depuis
le 1er septembre 2002 à l’utilisation du défibrillateur
semi-automatique, témoigne d’une histoire des méthodes de réanimation riche.
Toutes ces méthodes ont, à plus ou moins grande échelle, contribué à
l’évolution du secours à personnes. Celles-ci ont retenu l’attention du journal
fédéral en 1951. Cependant, il y en eu bien d’autres, produit de la réflexion
de l’Homme à vouloir sauver son prochain.
ASB
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