La spéléologie est une activité à multiples facettes : scientifique, sportive, technique, contemplative.
Dans les années 70, l’évolution
des techniques et des matériels ont démocratisé cette discipline, phénomène qui
s’est amplifié ensuite dans les années 80. L’augmentation du nombre de
pratiquants, associée à des possibilités d’incursion dans le monde souterrain
modernes et accessibles, ont alors permis l’exploration de réseau de plus en
plus développés.
Des accidents ont jalonné cette
évolution. Sans être une activité particulièrement à risque, les spécificités du milieu leur donnent une
dimension toujours singulière. L’isolement, le froid, l’humidité, l’obscurité
sont autant de facteur qui nécessitent du temps et des ressources importantes
pour la conduite des opérations de secours : on ne traite pas de la même façon une entorse des genoux qui se produit sur un stade qu’ une autre à –
500 mètres sous terre.
Cette singularité était telle à
l’époque que les premières opérations de secours d’envergure ont placé les
sauveteurs devant un certain dénuement. Très vite, les pratiquants eux-mêmes,
rassemblés au sein de la Fédération
Française de Spéléologie, ont élaboré des matériels, des techniques et des
organisations adaptées à ces particularités.
Conjointement, les
sapeurs-pompiers ont aussi localement constitué des équipes spécialisés aux
opérations de spéléo-secours. La plupart de ces effectifs œuvraient alors à
double titre. Parmi eux, Pierre SERRANO, alors conseiller technique national du
Spéléo Secours Français et sapeur pompier volontaire à FLORAC(48), sera
visionnaire en étendant, avec d’autre précurseurs dans la profession, les techniques de spéléo-secours aux besoins
de surface : ce qui deviendra le GRIMP d’aujourd’hui.
De nombreuses unités ont ainsi vu
le jour en France, parfois au niveau du département, plus souvent à celui du
Corps communal. Ainsi, dés le début des années 80, on trouve des équipes de
spéléo secours à Dijon (21), Hyéres (83), Bagnols sur Céze (30)…
Aujourd’hui, le cadre
réglementaire prévoit la participation des sapeurs-pompiers dans les opérations
de secours souterraines au travers des spécialités Intervention en Milieu
Périlleux et Secours en Montagne. Elle consiste à suivre une adaptation
complémentaire des techniques de secours de la spécialité – dont l’origine
provient du spéléo-secours pour le GRIMP - pour les adapter au milieu
souterrain. Au terme d’un cursus de formation exigeant, ces spécialistes
acquièrent la capacité à intervenir et coordonner les interventions en site
souterrain. Le caractère universel des techniques de corde pratiquées confèrent
à ces spécialistes une grande polyvalence d’emploi. Sapeurs-pompiers affectés
aux missions de tronc commun (secours d’urgence et lutte contre l’incendie),
ils interviennent en plus dans tous milieux verticaux nécessitant l’emploi
spécifique de technique de corde (falaise, ravin, canyon, batiments
d’habitation, édifices structurels…).
La collaboration avec les autres
partenaires est un principe général et nécessaire qui s’articule différemment
en fonction des contextes locaux. Bien qu’elle soit performante par endroit,
son efficience a encore globalement une grande marge de progression. Un partage
des missions en fonction des compétences de chacun (prise en compte de la
victime, système d’évacuation, gestion opérationnelle et commandement,
désobstruction, plongée, recherche des causes…) peut être un mode de
fonctionnement qui permet à chacun de trouver sa place et d’éviter des
redondances.
Mais afin d’aboutir à une
reconnaissance mutuelle, le partenariat doit évoluer vers des rapprochements
plus audacieux, comme celui de la formation des cadres et des équipiers.
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