Ce nom, attesté en 1740 — du grec a (préfixe privatif) et sphuxis, « pouls » —, désigna d’abord, conformément à son étymologie, « la mort par arrêt des battements du cœur » ; puis, à partir de 1880, un « état pathologique déterminé par le ralentissement ou l’arrêt de la respiration » (Grand Robert).
De 1900 aux années 60, l’asphyxie demeura la deuxième cause d’intervention des sapeurs-pompiers français, après les incendies. Les seuls à traiter — sur place — les intoxiqués, les noyés, les électrisés, etc. Leurs moyens : d’abord, des techniques purement manuelles, puis mécaniques ; ensuite, avec carbogène et oxygène, à l’aide d’inhalateurs et d’insufflateurs. Qui se souvient du célèbre Guide du secouriste spécialisé dans les soins aux asphyxiés, par le médecin général Cot ? Qui, même, se souvient de l’oxyranimateur (pression/dépression), porté au pinacle entre 1965 et 1975, puis abandonné au profit de simples ballons adaptés ?
Longtemps les appareils eurent leur place dans les fourgons d’incendie, avant la mise en service, vers 1940, de « voitures de secours aux asphyxiés ». Avec l’extension de l’activité secouriste des années 1970 (secours routier notamment), on en arriva aux « véhicules de secours aux asphyxiés et blessés ». Appellation officielle jusqu’à la norme de 2001, qui consacra les actuels « véhicules de secours et d’assistance aux victimes ».
Le terme asphyxie, toujours médicalement exact, est d’ailleurs passé aux oubliettes : c’est une détresse vitale.
BL
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