Dès la fondation de la Fédération,
ses dirigeants ressentirent l’impérieuse nécessité d’avoir un moyen de
communiquer entre ses membres. Il fallait, en effet, faire savoir ce que
faisait la Fédération, ce qu’ elle intentait, ce qu’était la programmation de
ses activités, mais il fallait aussi avoir une tribune technique retraçant ce
grand forum d’échange de techniques, de pratiques, de formation qui était
l’un des buts premiers de la Fédération.
Dans un premier temps, elle
patronna « la Revue des
sapeurs-pompiers » écrit et
imprimé par M. Gorrie, 14 pages
qui paraissaient tous les dimanches. A la mort de M. Gorrie en 1889, la Fédération
lança son propre organe « Le Courrier officiel de la Fédération des
officiers et sous-officiers de France et d’Algérie, dirigé par M. Pierret. Le 1er
juillet 1904, ce journal devient, tout simplement un bimensuel « le
Sapeur-pompier » laissant une grande place au rôle politique de la Fédération
et aux aspirations de ses mandants. C’est un organe de consensus mais aussi de « défense
s’il le faut ». Le commandant Pauthier, enfin un pompier en assurera la
direction jusqu’en 1938. Le journal est distribué gratuitement aux membres fédérés
et les membres affiliés peuvent s’y abonner. Du fait de la guerre, il s’arrête
de paraître le 1er août 1914 et reprend sa parution le 1er
juin 1915, avec une énigme, toujours pas résolue à ce jour, puisque ce numéro-ci
prendra le numéro 1 d’une nouvelle série. Pourquoi ? On ne sait !
Mais l’usage se maintint et quand en avril 2008 parut le numéro 1000 et
aujourd’hui le numéro 1045, c’est à partir de ce numéro du 1er juin
1915 que partit cette numérotation. C’est prêt de 600 numéros qu’il faudrait
pourtant lui rajouter !
En 1937, alors qu’il est distribué,
toujours gratuitement à 8300 membres, le journal devient mensuel pour équilibrer
son budget. Le Commandant Guignet succède à sa direction, au Commandant
Pauthier en 1938 et maintient pendant la guerre, une circulaire à parution irrégulière.
En 1945, le commandant Rougaignon prend la direction du journal qu’il laissera
en 1968. Il ne paraitra plus que tous les deux mois et ce jusqu’en 1977 !
Il est alors distribué gratuitement à 11000 membres, puis à 21000 en 1955 et
35000 en 1965. Les coûts deviennent de plus en plus lourds. En octobre 1974, le
président de la Fédération, à l’instigation du commandant Dumay, secrétaire général
de la Fédération, nommé en 1970 à la suite du commandant Ricard, le colonel
Collinet propose « d’autonomiser le journal ». Un rédacteur en chef
professionnel est recruté, il s’agira de M. Philippe PRAT. L’abonnement est dissocié de la
cotisation fédérale. En 1975, le journal obtint un numéro de commission
paritaire. Il prend petit à petit la forme qu’on lui connaît aujourd’hui (10
numéros par an, le format et la quadrichromie à partir du très fameux numéro
700). La rédactrice en chef de 1978 à 1999, Isabelle de Pampelonne sous la
direction du commandant Dumay, puis du commandant Mouchard de 1988 à 1992 et du
commandant Scmitt de 1992 à 1997, modernisa considérablement notre journal, en
prenant pour ambition, exprimée par le colonel Sibué de faire un journal écrit « par des pompiers pour des
pompiers ». Les pompiers envoient des articles techniques, des récits
d’intervention. Le sport, la
technique, les reportages à l’étranger apparaissent. Des rédacteurs et des
pigistes sont employés. Des grandes plumes, telle celle de Bernard Laygues sont
sollicitées. Des numéros à thèmes supplémentaires sont introduits ; des
concours sont lancés (cent ans de la Fédération) ; le journal est entièrement
préparé avec une équipe professionnelle au siège de la Fédération avec des outils modernes, ordinateur et
PAO. Il passe au format européen.
Il paraît bientôt à 55000 exemplaires. Son imprimeur emploie désormais la rotative.
En 2000, son nouveau directeur de
la publication depuis 1997, le colonel Richard Vignon lui donne une nouvelle
impulsion en en faisant « le sapeur-pompier magazine » c'est-à-dire
plus seulement une publication technique mais un authentique outil de
communication auprès du grand public. M. Pascal de Peyrelongue le nouveau rédacteur
en chef sera son bras armé. La transformation est radicale. Le journal s’ouvre
non seulement à de nouvelles rubriques, mais surtout à un nouvel esprit, une
nouvelle approche. Les numéros spéciaux à thème se multiplient. Certains, comme celui sur les « Tunnels »
auront une répercussion nationale européenne, voire mondiale, considérable. Un cahier fédéral fait par la Direction
de la communication y est rajouté. Depuis 2003 sous la direction du Cl Eric
Faure qui lui apportera une rigueur dans la gestion, qui lui sera
vivifiante. Il paraitra en
kiosque, dépassera les 80 000 exemplaires et sera sur la pente des
100 000. En 2008, son numéro 1000 est fêté avec mesure mais grande joie à
la Maison des Sapeurs-Pompiers. Sous
la direction du cl Lincheneau, le journal connaitra des difficultés,
celle du lectorat, celle de ne pas avoir eu l’impulsion de son directeur pour
le transformer à temps. Celui-ci n’a pas su certainement lui faire prendre
suffisamment tôt le virage du Web, d’être plus à l’écoute du lectorat. Après
.Antoine Hervé, c’est Richard Labévière, grand reporter de renom, journaliste
de qualité qui a pris le rôle de rédacteur en chef depuis octobre 2010. Sous
son impulsion, le journal a acquis une grande qualité .Il a nouveau changé de
nom devenant « Sapeurs-Pompiers de France » au pluriel pour montrer
une nouvelle approche plus défensive de l’éthique « France », plus démonstratrice
du savoir être et du savoir faire des « Pompiers de France » plus
commerciale aussi, avec pour objectif d’enrayer la chute des abonnements, de
conquérir des parts de marché à l’extérieur du monde des pompiers. Avec une équipe ramassée, expérimentée,
l’ambition est intacte : paraître pour faire connaître les
Sapeurs-Pompiers, pour faire connaître ce qu’ils pensent, le rôle qu’ils
tiennent dans notre société. En 2012 comme en 1904 et en 1882 : « Paraître pour exister » !
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