Belle carrière chez les sapeurs-pompiers civils pour ce mot d’origine tout à fait militaire. Même les volontaires qui servent dans un petit centre de secours (CS) dépourvu de garde permanente en parlent communément comme « de la caserne ».
Connu de tout le monde au sens de « bâtiment destiné au logement de militaires », caserne a lentement pris sa place en français au XVIe siècle, issu du provençal cazerna (« groupe de quatre personnes »), altération du latin quaterna. Ce fut donc, d’abord, une « loge pour les quatre soldats qui montaient la garde » (Grand Robert). Puis le mot, à partir de 1800, se mit à systématiquement désigner tout ensemble où logeaient constamment des hommes de troupe, et comprenant chambrées, cantine, foyer, salle de police, poste de garde, magasin de vivres et d’habillements. A noter que casernement a souvent été usité dans une acception plus large, englobant alors les espaces d’instruction, les remises d’armes et de matériels, les terrains d’exercice, etc.
Au cours des années 1900, avec la professionnalisation souvent hasardeuse, dans les grandes villes de province, d’hommes engagés — par les maires — au service incendie, voilà que des « postes d’incendie », en se transformant, deviennent des « casernes ». Analogie évidente avec celles des armées. Donc avec celles du Régiment de sapeurs-pompiers de Paris. D’où le terme « pompiers casernés », qui un temps s’imposera pour distinguer des volontaires ces premiers professionnels communaux.
BL
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