La technique des Airs est largement utilisée par les sapeurs-pompiers dans l’extinction des feux de forêt, non seulement par l’intermédiaire des bombardiers d’eau du groupement aérien de la Sécurité Civile, mais aussi, par la projection de commandos d’extinction en avant du feu. Ils sont également souvent utilisés aussi par le commandant des secours pour l’examen de la situation.
Hormis ce cas, les sapeurs-pompiers peuvent bénéficier dans les évacuations primaires des hélicoptères de la Sécurité Civile quand notamment l’état de la victime la rend intransportable par la route ou quand il s’agit de la transporter sur une structure hospitalière éloignée… quand il y a une base héliportée non loin du lieu de l’intervention.
Autant on admet facilement que le SAMU, la Gendarmerie, la Police interviennent avec des hélicoptères qui leur appartiennent, autant on pense que, grâce à un réseau dense de centres de secours, les sapeurs-pompiers n’ont besoin que de véhicules automobiles.
C’est oublier quatre arguments au moins qui doivent amener à réfléchir :
- Dans un certain nombre de régions en voie de désertification, les centres de secours peuvent être éloignés des lieux d’intervention.
- En revanche, une faible distance kilométrique peut être une illusion dans certaines régions, comme la région parisienne, où la circulation routière allonge considérablement les délais d’interventions.
- Certains secours spécialisés où les Sapeurs-Pompiers sont performants, ne peuvent être distribués qu’avec des hélicoptères (secours en montagne, par exemple)
- Un certain nombre de ressources humaines rares (médecins ou infirmiers de sapeurs-pompiers, voire certaines équipes spécialisées) peuvent se trouver éloignées de lieux d’intervention et avoir besoin d’intervenir très rapidement pour le succès de la mission.
La Fédération Nationale des Sapeurs-pompiers de France a déjà lancé une étude à ce sujet. Elle en a conclu :
- que l’utilisation des moyens aériens était indispensable pour l’intervention des sapeurs-pompiers ;
- qu’il y a urgence d’y pourvoir. Ainsi, tant que les sapeurs-pompiers ne pourront, par exemple, bénéficier de moyens aériens à l’instar de ceux de la gendarmerie ou de la police, ils ne cesseront de perdre du terrain dans certains territoires de montagne. C’est inquiétant, car le secours n’est pas le métier des gendarmes, ni des policiers et on comprendrait mal pourquoi, ils devraient intervenir, d’une manière exclusive, au-delà d’une certaine altitude (comme certains le demandent). Ce serait revenir à dire que leur métier les rendrait compétents sur tous types de secours et que les sapeurs-pompiers n’auraient aucune valeur ajoutée dans des domaines qu’ils pratiquent quotidiennement de par leur métier (les volontaires), leur connaissance du terrain etc. Et si leurs hauts responsables peuvent nourrir de telles prétentions c’est que tout simplement ils bénéficient d’hélicoptères que ne possèdent pas les Sapeurs-Pompiers. Il en est de même pour le secours à personnes où des équipes médicales de notre SSSM, pourtant très performantes sur le terrain, devraient laisser leur place à la médecine hospitalière à la mobilisation incomparablement plus coûteuse et moins adaptée au terrain, parce qu’elle bénéficierait d’hélicoptères ;
- que l’avenir des secours passait par l’utilisation de moyens aériens et que ce serait la fin du modèle français des secours, tel qu’il existe, si jamais les sapeurs-pompiers ne pouvaient en bénéficier.
Alors ?
- Oui, il est nécessaire que le ministère de l’Intérieur pèse pour que la mutualisation des moyens aériens qu’il a décidé, entre services, soit effective, appliquée par les préfets .
- Oui, il faut que la distribution des hélicoptères de la Sécurité Civile sur le territoire soit revue en fonction des opportunités opérationnelles pour être positionnés aux endroits où ils seront le plus sollicités, et repensée aussi, en fonction de la mutualisation inter-services des moyens .
- Oui, il faudra bien, qu’un certain nombre de SDIS soit équipé d’un hélicoptère, acquis et entretenu avec le concours de l’Etat (le Fonds d’aide à l’Investissement ?)
C’est indéniablement une grande cause pour les sapeurs-pompiers de France ! Elle fait partie de la Modernité, fidèle à leur idéal républicain, avec laquelle ils conçoivent les secours ! Leur Fédération est à la tâche pour convaincre, peser, agir et obtenir que le vecteur aérien rentre dans les canons d’intervention des Sapeurs-Pompiers !Pour que les secours soient toujours , dans l’intérêt général, plus performants , plus proches de la victime . Ils n’ont qu’une quête ces hommes et ces femmes : l’humanisme et prêts en cela de toujours se remettre en cause !
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