Dès
1878, Alfred LATOUR qui sera président de la FNSPF de 1888 à 1894, évoque dans son livre,
« Quelques idées sur l’organisation des Corps de sapeurs-pompiers en
province », ceux que l’on nomme les « Pupilles ». Il voit déjà
dans ces groupes de fertiles pépinières pour l’avenir.
C’est
après 1870 que l’on voit apparaitre les premiers jeunes, appelés suivant les
villes « pupilles, apprentis, novices ou encore élèves-pompiers ».
Ils ont entre 14 et 18 ans et sont souvent fils de sapeurs-pompiers. Calqués
sur les bataillons scolaires, sortes de classes de préparation militaire, encadrés
par des instituteurs, où l’on manie des fusils de bois, ces adolescents sont
suivis et entrainés par des moniteurs et participent à des concours de pompes
dans le cadre d’une catégorie spéciale qui leur est réservée. C’est
principalement du nord et de l’est de la France jusqu’à la limite de Paris que naissent et
se développent ces regroupements de jeunes notamment à Arnay le Duc, Charleville, Epernay, Chauny,
Bar le Duc, Lisieux, Meaux et Montereau.
Ce
terme de Pupilles sera remplacé progressivement par celui de
« Cadets » à cause d’une part de la création (1917) des
« Pupilles de la Nation »,
reconnaissance de l’Etat donné aux enfants de soldats tués lors de la première
guerre mondiale ou aux orphelins de parents tués dans les bombardements.
D’autre part, la création en 1926 de l’œuvre des pupilles de sapeurs-pompiers
par le Commandant GUESNET alors Président de la FNSPF.
Toujours
sans textes propres à eux mais existant sous l’égide associative de 1901, les
cadets vont se retrouver sous forme de sections. Les premières verront le jour
en 1947 et 1948, à Sainte Foy lès Lyon dans le Rhône et à Vienne dans l’Isère.
On
possède peu d’information sur le programme de formation des pupilles et des
cadets, mais on peut affirmer qu’elle était basée sur les manœuvres des
adultes, encore très peu diversifiées à l’époque. Celles-ci se résumaient alors
à la lutte contre les feux de fermes, de maisons, de récoltes, etc… Le secourisme n’en faisait pas partie, à
l’exception des méthodes de respiration artificielle. Après 1950, d’autres
gestes s’ajoutent à la formation ; on apprend à improviser une attelle, un
brancard avec une veste et contenir une fracture.
Des
rassemblements non officiels s’organisent à Dôle en 1963, à Annecy en 1971 ou
encore à Digoin en 1973.
Pendant
ce temps, la Fédération
évolue, le 18 novembre 1971, au terme de longs débats, elle décide d’intégrer
les Cadets. Une cotisation symbolique leur est demandée mais ils ne bénéficient
pas des avantages accordés aux membres actifs, leur organisation restant à
l’étude.
L’année
suivante, l’article 5 des statuts fédéraux est modifié pour que les Cadets
deviennent, en tant que groupements, des membres associés. La Fédération les intègre
au sein d’une sous-commission en 1976 et une tenue est définie, un règlement de
manœuvre arrêté et une rubrique leur est dédié dans le journal du
sapeur-pompier. Un concours national, lancé à la fin de l’année 1974, conduit à
la création d’un insigne de poche et, en 1977, devant les délégués
représentants 176 sections, un drapeau acheté par une souscription nationale
leur est officiellement remis lors du congrès national des sapeurs-pompiers. Ce
drapeau sera transmis dans les rassemblements nationaux.
Un
élan considérable va prendre forme grâce à l’impulsion que donnera le colonel
André SIBUE à la jeunesse de notre communauté. Il avait compris bien avant
l’heure l’importance et la présence de ces cadets dans les corps de
sapeurs-pompiers et de cette prise en compte naitra un décret et un examen
délivré par le ministère de l’Intérieur : le Brevet de Cadets de
Sapeurs-Pompiers. Ce brevet aura une vraie reconnaissance dans la chaine des
diplômes de sapeurs-pompiers et permettra même, pendant plus d’une décennie,
d’octroyer dix points supplémentaires sur la note finale du concours de
sapeurs-pompiers professionnels
En 1983, la Fédération édite un
fascicule dénommé « les associations de jeunes sapeurs-pompiers »
remplacé en 1995 par le guide pratique et juridique des associations de jeunes
sapeurs-pompiers et en 2006 se créera le deuxième journal de la Fédération : le
JSP Mag.
En
1985, ils sont environ 10.000 Cadets de sapeurs-pompiers.
Il
faudra attendre les années 2000 pour définitivement abandonner l’appellation de
Cadets pour prendre celle de Jeunes Sapeurs-Pompiers. Tout simplement parce qu’en
lien avec la réglementation de la Fédération Française
d’Athlétisme (FFA), nos rangs comportent des cadets mais aussi des benjamins,
minimes et des juniors.
De
2000 à aujourd’hui, tout le monde connait l’histoire et l’évolution. Elle est
faite en partie de textes qui ont consolidé le fonctionnement,
la reconnaissance et le développement. Mais l’évolution a surtout été possible
grâce à ces milliers d’hommes et de femmes qui s’engagent auprès des JSP.
Une
ou deux fois par semaine, voir plus au moment de certaines préparations, ces
sapeurs-pompiers encadrent, dans un réel bénévolat et esprit associatif, ces 27.500 jeunes. Ils
sont aidés également par des anciens sapeurs-pompiers toujours plus nombreux
d’année en année.
Certes,
il n’y aurait pas de sections sans JSP mais surtout il n’y aurait pas de JSP
sans ces encadrants, animateurs et éducateurs de qualité qui ont compris depuis
des dizaines d’années tout l’intérêt de développer la jeunesse au sein de notre
corporation. Ils sont environ 8000 bénévoles à œuvrer dans 1593 sections.
Que
ces 130 ans les honorent et leur disent ô combien ils sont reconnus comme
faisant partis des piliers de notre Fédération.
CP
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