Peut-on dire « une sapeuse-pompière » ?
D’accord, le mot sonne moche, mais il obéit aux Directives officielles de féminisation des noms de métiers, fonctions et grades.
L’emploi de « sapeur-pompier féminin » pour éviter « sapeuse-pompière » (ou seulement « pompière ») ne pourra d’ailleurs, avec le temps, tenir le coup. Pourquoi pas « un policier féminin » ? Mais parce que la forme « policière », comme « postière », s'est naturellement imposée. Et « officier » ne peut produire qu’« officière ». Quelle autre possibilité pour « pompier » ? Même l’Académie française n'a pas désavoué la féminisation.
Reste « sapeur ». Eh bien, la forme féminine en « euse » va de soi quand le nom correspond à un verbe en rapport direct avec lui : une relieuse, comme un relieur, « relie » ; une programmeuse, comme un programmeur, « programme »... Donc, qui « sape », sinon une sapeuse, tout comme un sapeur ? L’ennui, c’est que « saper » (à part dans « saper le moral ») ne dit plus rien à personne. Au fait, quand les pompiers sapent-ils encore ?
En vérité, nos « sauveteurs-secouristes-combattants du feu » n’ont pas hérité d’une dénomination (« pompiers ») qui flatte tellement l’oreille, mais nous y sommes habitués. Pour les femmes, la difficulté pour « pompières » perdurera. En tout cas, on n’appelle plus, comme naguère, une pharmacienne « un pharmacien », ni une magistrate « un magistrat ». Quant à la générale, elle n’est plus l’épouse du général, mais bien désormais une femme au sommet de la hiérarchie militaire. Et la colonelle itou !
BL
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