Le 14 juillet
est la fête de la Nation.
La loi de 1880 qui a fixé cette fête a voulu prendre comme
évènement de référence pour notre pays le 14 juillet 1790 où les Fédérations
qui se constituèrent en France, à partir de l’automne 1789, pour reconstituer
province par province un ordre social, se rassemblèrent sur le Champ de Mars
avec leurs gardes, pour se fédérer et fonder la Fédération Nationale ,
c'est-à-dire la Nation. La
garde nationale devint le rassemblement des gardes locales (dans laquelle les
premiers pompiers sont déjà inclus).
Le 14 juillet 1789 est aussi présent dans
l’évocation de notre Fête Nationale mais sur un mode mineur.
Dès le début de la Révolution, les
pompiers qui vont peu à peu se constituer commune par commune, font partie de
la Garde Nationale. Ce sont des citoyens, qui au nom de leur communauté de vie
s’engagent, en pleine responsabilité pour participer spontanément à l’ordre
social du groupe.
« Nation » est bien le nom de famille des sapeurs-pompiers de
France. Ses valeurs sont inscrites dans leur génome. Le 14 juillet est leur
fête. Le défilé des forces vives de la Nation , justice
leur a été rendue, est le leur !
Ces valeurs sont celles de l’Universalité et de l’Egalité de la France. Oui , les
secours sont universels, sans aucune
distinction, pour tous les Français, les habitants du monde entier, les
riches comme les pauvres ; les citoyens du corpus électoral comme les
« sans-papiers », les prisonniers déchus de leurs droits
civils ; les titulaires d’une profession comme les chômeurs ; les
nantis de biens aux allures soignées comme les
miséreux , les clochards, les pouilleux et les pestiférés ; les
propriétaires comme les « sans toit », les vagabonds ; les
« honnêtes gens » comme les criminels et les damnés. Pour tous !
Des secours égaux, équitables c’est-à dire, donnés avec la même compétence, le
même oubli de soi quel que soit son destinataire, des secours humanistes,
nécessitant le don de soi dans l’abnégation au service d’un collectif et
la modernité c’est-à-dire l’engagement à améliorer la qualité, la performance
des prestations, de jour en jour, grâce au progrès technique, au pragmatisme
mis au service de l’homme.
Mais ce n’est pas suffisant, l’histoire nous a montré que les valeurs de la Nation peuvent être
dévoyées si un sens ne leur est pas
prescrit. Que sont devenues les valeurs de la Nation à certaines
heures, bien sombres, de l’histoire de notre pays, sous l’Etat de Vichy par
exemple ? Les 16 et 17 juillet 1942 lors de la rafle du Vel d’Hiv ?
Que deviennent-elles quand l’Etat convoque l’ignominie, comme sinistre
effecteur et oublie qu’il est République ? Le massacre du 17 octobre
1961 ?
Il leur faut un sens, et ce sens, c’est la République qui
l’indique, avec ses propres valeurs et
celles-ci sont aussi celles des sapeurs-pompiers de France.
La liberté d’abord. Chez les
pompiers, la liberté c’est de s’engager pour les autres pour aller leur porter
secours ou de ne pas le faire. C’est aussi de faire le choix des missions et
d’aller aider la petite dame âgée, parce que l’entraide, des plus démunis
notamment, fait partie du libre arbitre des hommes qui s’engagent. La liberté
c’est la transcendance républicaine du Don de soi.
L’égalité ensuite. Elle s’exerce entre pompiers, tous égaux dans le même
engagement, sans que l’un ne soit supérieur à un autre, il est indifférent du
rang social que l’on pourrait tenir à l’extérieur du centre de secours. C’est
aussi égalité entre professionnels et volontaires, exerçant les mêmes missions
sur le même champ de compétences. C’est l’égalité des secours que les pompiers
donnent aux victimes quelles qu’elles soient. L’égalité c’est la transcendance
républicaine de l’abnégation du travail en équipe.
Mais trop de liberté ne bafoue-t-elle pas l’égalité (le libéralisme
outrancier) ? Trop d’égalité n’étouffe-t-elle pas la Liberté (ultra
protectionnisme) ?
Le sens véritable donné par la République c’est alors son Universalisme,
c'est-à-dire faire la
Loi , à partir des contributions de tous les citoyens
représentés par leurs institutions et les corps intermédiaires, pour l’Intérêt
Général, pour bâtir un bonheur laïc dans une République Une et Indivisible.
Ce bonheur collectif est l’accession à un paradis laïc où les fléaux
reculent, le bien-être social progresse et où les français sont libres, égaux
et surtout fraternels. La fraternité apparaît à la fois indispensable pour
éviter les excès de la liberté et de l’égalité et des conflits qui en
résulteraient, et c’est pour cela que la Seconde République
en 1848 l’a rajoutée à la devise républicaine et l’état de Ceux qui sont
confrontés à un même destin dans une même patrie avec ses heurs.
La fraternité pour les pompiers est vécue dans la solidarité avec les
victimes, mais aussi entre les sapeurs-pompiers eux-mêmes, des hommes et des
femmes, agissant avec les mêmes fins et
confrontés aux mêmes difficultés, aux mêmes adversités, aux mêmes peurs.
Equité, Universalité de la Nation. Liberté ,
Egalité, Fraternité de la
République. Bleu , Blanc, Rouge de la Patrie. La
Marseillaise. Sapeurs-Pompiers sur les Champs-Elysées. Les défilés, les
concerts, le Bal des Pompiers, les pétards, les feux d’artifices, l’apéro du 14
juillet.
Vive la Fête
Nationale !
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