Le
17 mars 1979, sur la presqu’île de Quiberon, nombre de touristes admirent le
spectacle de la mer agitée, venant se briser sur les rochers. Et puis
l’accident survient : un jeune homme est happé par l’une des lames de
fond. Chanceux, il n’est pas assommé par la violence de la lame et, loin d’être
précipité sur les rochers, il se retrouve éloigné du rivage.
En lui portant secours, André ROBET,
gendarme, et Michel POHIN, sauveteur-plongeur du corps des sapeurs-pompiers de
Quiberon, perdent la vie, en dépit de leur expérience. Le jeune homme est,
quant à lui, sauvé, hélitreuillé par l’hélicoptère de la Sécurité Civile.
Profondément
choqués par ce drame, les Sapeurs-Pompiers du Morbihan décident de mener une réflexion
autour du sauvetage côtier et de former, dans leurs rangs, des sauveteurs aptes
à intervenir sur le littoral par gros temps, lorsque les moyens lourds se révèlent
impuissants face aux éléments ou à la topographie du site. Sous l’égide de Jean
MOUTON et de Pierre TATARD, se met en place une formation spécifique, différente
de celle des plongeurs et des maîtres-nageurs.
Initialement
destinée aux SPV des corps littoraux
celle-ci se décline en deux niveaux, équipier et de chef de bord,
d’abord à titre expérimental. Ainsi, en mai 1983 le premier stage de sauveteur
côtier chef de bord se déroule à Belle Ile en Mer.
Une
dynamique qui conduit le département du Morbihan à organiser trois ans plus
tard, soit en mai 1986, le premier stage, national cette fois, validé par la
DDSC. Un groupe de travail est chargé d’intégrer les retours d’expérience, dès
novembre. Réuni à Quiberon, il définit les conditions d’aptitude et le contenu
de la formation.
Au
programme de la théorie, bien sûr, concernant la météo, la navigation…, mais
surtout de la pratique avec le sauvetage à la roche, le pilotage sur hauts
fonds, le redressement après chavirage, l’abord de plage, les sauts de falaise
et d’hélicoptère, le sauvetage au filin, l’apnée, la récupération de victime
dans le ressac, le franchissement des rouleaux, le palmage, encore et encore…
Un
travail intense, dont s’inspire la circulaire du 3 mars 1987 « relative à
la formation des sapeurs-pompiers au sauvetage côtier ». En 1993, on
assiste à la naissance du référentiel emploi/formation spécialité sauveteur côtier.
Les stagiaires viennent dès lors d’autres départements – voire d’autres pays –
pour suivre cette formation, à laquelle est intégré, dès l’origine, un service
santé.
L’expérience
initiatrice du Morbihan entraîne un mouvement dans le département voisin du
Finistère. En effet, en 1998, le Finistère ne compte qu’une cinquantaine de
chefs de bord pour 800 kilomètres de côtes ; plus d’un tiers des 28
centres d’incendie et de secours dotés de BLS ne disposent pas de « patron »
d’embarcation et les places morbihannaises sont trop peu nombreuses.
Une
formation de type SAV 1 (nageur sauveteur aquatique) est par conséquent organisée
à Châteaulin, une autre de niveau 2 (sauveteur côtier) à Douarnenez –
aujourd’hui transférée à Loctudy. Quant à la formation de chef de bord (SAV 3),
de niveau national, elle est mise en place sur la presqu’île de Crozon, à
Camaret sur Mer, site retenu pour le soutien logistique du CS, dirigé par la
Capitaine Le MÉROUR et son adjoint, le Lieutenant José DAVAIC.
Le
29 mars 1999, le premier stage y est initié. Résultat : à ce jour, le site
peut s’enorgueillir de 25 séances de formation dispensées à 340 sapeurs dont
138 du Finistère. Adoption de nouveaux
équipements (casque de protection faciale, bouée-tube, palmes courtes…),
progrès techniques sur les matériels (embarcations et moteurs), modifications
dans les procédures de manœuvres : ces dix ans d’expérience ont
sensiblement amélioré la sécurité des personnels et la qualité opérationnelle.
En 2008, 387 interventions ont été effectuées par les sauveteurs côtiers, soit
plus d’une par jour, en moyenne.
Capitaine
G.GIRE
M-T
DE KERGARIOU Médecin SPP
M.VAILLANT
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